L’INVITE DU MOIS

crédit photo : Didier teurquetil pour Rhum & Ko

Bonjour Laury, merci de nous accorder cette interview. Pouvez-vous nous présenter s’il vous plait la marque Rhum & Ko, son histoire, son équipe ?

Rhum&KO SAS a été fondée en décembre 2017 dans le but de faire connaitre au public de métropole un rhum arrangé artisanal réalisé en tenant compte des recettes traditionnelles des Antilles. Pour arriver à ces recettes, nous avons travaillé un an pour étudier les dosages, optimiser les temps de macération, choisir les fruits, tenir compte de l’évolution des produits dans le temps.

Rhum&KO est une petite entreprise familiale de 2 personnes frère et sœur, dont l’un travaille essentiellement sur la fabrication, le commercial et l’autre sur la qualité, la communication évènementielle.

Vous avez choisi de ne pas laisser les fruits dans vos rhums arrangés lors de la mise en bouteille. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?

Nous avons fait le choix de filtrer les fruits de nos bouteilles afin d’éviter toute oxydation de ces derniers après ouverture. Ceci permet de préserver un goût optimal et stable sur toute la durée de vie de votre arrangé.

De plus, l’absence de fruits dans nos bouteilles permet d’assurer une quantité étalonnée à 70cl (la présence de fruits pouvant occuper un volume non négligeable).

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans le milieu du rhum et de fonder votre marque ?

Créer ma propre entreprise a toujours été un de mes objectifs.

Très proche de mes origines, j’ai toujours maintenu un lien fort avec la culture antillaise. Lorsque je partais aux Antilles en vacances, je ramenais toujours un souvenir, tambours, tableaux, punch des Antilles (fruit de la passion, coco, basilic…).

Puis j’ai commencé à faire mes propres rhums arrangés et ces derniers plaisaient à mon entourage.

Le déclic a été mon expérience en tant que salarié, je me suis rendu compte que mon évolution ne dépendait pas forcément de mon travail, ni de mon engagement, mais du rapport avec certains supérieurs hiérarchiques.

Finalement, après une année de préparation je me suis lancé.

En plus des saveurs fruitées et épicées, vous proposez des saveurs herbacées. Pouvez-vous nous décrire rapidement ces trois gammes ?

Rhum&KO, c’est trois gammes de rhums arrangés réalisés de façon artisanale, sans colorant artificiel ni conservateur. Chaque rhum arrangé est étudié et réalisé de façon à ce que la saveur soit au cœur de vos sens. Ainsi nous travaillons le visuel, l’odorat, le gout en bouche, la texture du produit.

La gamme fruitée est la gamme de rhum arrangé traditionnelle avec des fruits exotiques tels que l’ananas, le maracuja (fruit de la passion), goyave, citron, coco. A l’exception du rhum arrangé citron vert à 38%, le taux d’alcool est inférieur à 30%. C’est une gamme qui plait beaucoup par la douceur des mélanges.

La gamme spicy est une gamme qui explose, qui surprend, elle est faite pour les clients en quête de sensation forte. Cette gamme plait beaucoup à la mixologie.

La gamme plante verte ou herbacée est la gamme de l’originalité, très subtile avec un taux d’alcool à 36%, elle plaira aux amateurs de spiritueux qui souhaite sortir des sentiers battus.

Par quels rhums devrions-nous commencer pour découvrir les rhums de chez Rhum & Ko ?

Tout dépend du client, pour ceux qui aiment la douceur je proposerais de débuter par l’ananas gingembre et le maracuja. Pour ceux qui aiment le côté explosif, je proposerais le gingembre. Pour ceux qui aiment l’amertume, le coté sec je proposerais le citron vert.

Marc Sassier

(l’invité du mois…avant la COVID).

Voyez l’interview de Marc Sassier, Oenologue, Maître de chai de la distillerie Saint-James, Président de la Commission de Dégustation du syndicat de défense de l’Appellation d’Origine « Rhum Agricole Martinique »…

Pourquoi faut-il défendre l’AOC Martinique ?

1/ Une A.O.C. est une reconnaissance de notoriété incluant terroir, savoir-faire et reconnaissance d’une différence qualitative. Avec une des cannes les plus chères du monde, arriver sur un marché mondial sans distinction ne permettrait pas de survivre économiquement. C’est pourquoi par notre différence de process, qui vaut aussi pour les IG françaises de rhum, nous avons des rhums plus aromatiques que le style anglais ou espagnol et sans ajout de sucre et d’aromatisation (devenant alors punch ou liqueur), faisant de nos rhums un monde à part.

En A.O.C. Martinique nous allons encore plus loin puisqu’extraction à froid, pas d’extraction sur la colonne… ce qui offre le rhum le plus naturel possible, notre rhum Agricole A.O.C. Martinique.

Fort de ce succès, on voit apparaître « agricole » dans le monde, qui non traduisible en l’état, montre bien son origine première. De plus, nous avons des dépôts du nom Martinique dans la section spiritueux, de divers pays où la France a dû défendre notre A.O.C. (Inde, Chine,… et plus récemment Mexique), ce n’est donc pas anodin. Et Martinique réservé au seul rhum agricole A.O.C. fait parfois l’usage d’usurpation par des rhums qui n’en sont pas mais voudraient le faire croire. Il nous faut donc être vigilant. Alors comme Clairin évoque Haïti, Cachaça le Brésil, Agricole doit évoquer les seuls DOM français producteurs et Madère conformément au Règlement européen,

Quel est le produit St JAMES dont vous êtes le plus fier ?

2/ Pas de fierté personnelle, car c’est un travail à chaque étape avec des métiers dédiés où chacun à son rôle même si on ne voit le plus souvent que la « collerette » de l’iceberg…

L’assemblage quand il y en a, vient en bout de process et je l’espère, sert à sublimer le travail en amont. Ce qui me surprend c’est d’élaborer ces produits et que l’engouement est au rendez-vous… Malgré son âge avancé, St James reste une marque ancrée dans son époque qui a su restée fidèle à ses origines.

Relatez-nous votre rencontre avec le Saint-James 1885 ?

3/ Ma rencontre avec le St James 1885… eh bien un premier contact en touchant la bouteille pour la déguster ensuite. 😋

Trêve de plaisanterie, c’est une magie un peu particulière d’être confronté à un rhum qui a passé plus d’un siècle en bouteille et conservé méticuleusement pour arriver jusqu’à nous… avant  1902 ! Ce qui fut le plus surprenant c’est de découvrir organoleptiquement le 1885. D’une part par ses notes de vesou cuits, caractéristiques de ce qui était le procédé St James à l’époque (cf. Pairault 1903) mettant en œuvre la pasteurisation à l’époque même de Pasteur, et d’autre part par une concentration unique que l’on ne retrouve actuellement qu’au-delà de 17 ans dans nos fûts. Cette dernière est tellement marquée que lorsque l’on a fait la bouteille prestige des 250 ans (où ce millésime se mêle au 1934, 1952, 1976 sur une base de 1998 et de 2000), et dès qu’il y fut ajouté, le blend a pris un tout autre goût en proportion de la quantité introduite.

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